Rêver en temps de guerre dans ActuaLitté
Mémoires d'enfance
Ngugi wa Thiong’o, forgé par la guerre et l’amour d’une mère
BONNES FEUILLES - « Je reste sur le quai avec ma malle et regarde le train partir avec mes rêves mais sans moi, avec mon avenir mais sans moi, jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon. Je fonds en larmes. Je ne veux pas pleurer, je suis un homme, un homme ne pleure pas, mais je n’y peux rien, je craque. Le militaire blanc qui m’avait fait mordre la poussière avec ses coups n’y était pas parvenu mais cet employé blanc, un fonctionnaire des chemins de fer, en me refusant le voyage, a réussi, lui, à me faire pleurer. Je ne sais pas comment va réagir ma mère. Mon rêve était aussi le sien. »
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