Abdourahman A. Waberi

Abdourahman A. Waberi

Né en 1965 à Djibouti, Abdourahman A. Waberi a quitté son pays en 1985 ; professeur d’anglais et traducteur, il est admirateur déclaré du Somalien Nuruddin Farah, auquel il a consacré une thèse. Son premier ouvrage, Le Pays sans ombre, paru en 1994, a obtenu le Grand Prix de la nouvelle francophone de l’Académie royale de langue et littérature française de Belgique. Constitué de courts textes, il brosse le portrait en kaléidoscope d’un pays terrassé par ses fièvres, ses famines et ses guerres. Contes, légendes, récits documentaires et extraits d’articles de journaux font se superposer, tout au long de dix-sept nouvelles, un pays imaginaire, mythique, et un pays réel en prise directe avec l’actualité politique.
Cahier nomade, deuxième recueil publié en 1996, s’inscrit dans une perspective ambitieuse : écrire l’abandon d’un pays, une histoire en marge de l’Histoire depuis la décolonisation. Le dernier volet de la trilogie sur Djibouti, Balbala, paraît en 1997. Dans ce roman sur un pays livré à la corruption et aux intrigues, les voix de Waïs, Dilleyta, Yonis et Anab s’élèvent pour réclamer paix, liberté et justice. Ce défi au pouvoir en place leur coûtera cher…
Plus récemment, Waberi a écrit Moisson de crânes (Le Serpent à Plumes, 2000), consacré au génocide rwandais, et un nouveau recueil, Rift routes rails (Gallimard, 2001), marqué par l’exil et la dérive d’un continent dépossédé de son passé et de ses traditions.
Son dernier roman, Transit (Gallimard, 2003), attaque politique virulente par le biais de la satire et l’éclatement des récits, lui valut d’être indésirable dans son pays, d’autant plus qu’il avait pris la défense de son ami journaliste Daher Ahmed Farah, incarcéré pour délit d’opinion. Collaborateur d’un beau livre, L’Œil nomade, voyage à travers le pays Djibouti (L’Harmattan, 1997), l’auteur a également réuni ses poèmes dans Les nomades, mes frères, vont boire à la Grande Ourse (Pierron, 2000).
Marquées par une écriture très libre et riche en métaphores, où la fable côtoie une critique politique virulente, les fictions de Waberi s’inscrivent dans la continuité d’une production poétique baignée par l’atmosphère et les paysages de la Corne de l’Afrique.

Son dernier livre est un recueil de poèmes, Mon nom est aube, paru chez Vents d'ailleurs en 2016.

Bibliographie

Aux éditions Vents d'ailleurs

Mon nom est aube, recueil de poésie, Vents d'ailleurs, 2016. 
Dernières nouvelles de la Françafrique, recueil de nouvelles, collectif, Vents d'ailleurs, 2003.

Chez d’autres éditeurs
Transit, Gallimard, 2003.
Rift routes rails, Gallimard, 2001.
Les Nomades, mes frères, vont boire à la Grande Ourse, Pierron, 2000. 
Moisson de crânes, Le Serpent à Plumes, 2000.
L’Œil nomade, L’Harmattan, 1997.
Balbala, 1997.
Cahier nomade, 1996.
Le Pays sans ombre, 1994.


© Ici et ailleurs, 2019